Emmanuel Macron a fait savoir qu'il s'entretiendrait mercredi avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian, alors que le groupe dit de l'E3 - dont la France fait partie - a déclenché fin août le processus de rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran pour son programme nucléaire.
"Soit l'Iran fait un geste, se réengage dans un chemin de paix et de responsabilité, permettant à l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique, NDLR) de faire son travail (...) Soit les sanctions devront s'appliquer", a déclaré mardi le président français devant l'Assemblée générale de l'Onu.
"Les prochaines heures seront déterminantes", a-t-il ajouté lors de son discours, alors que l'E3 a lancé le 28 août un processus de 30 jours destiné à rétablir les sanctions internationales contre l'Iran - le mécanisme dit de 'snapback'.
"L'Iran porte seul la responsabilité de manquer à ses obligations, mais peut encore décider d'ouvrir les portes à l'AIEA, de faire la lumière sur son stock d'uranium enrichi et d'accepter de nouvelles négociations".
Emmanuel Macron a fait ces commentaires après que s'est tenue dans la journée, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, une réunion entre le ministre iranien des Affaires étrangères et ses homologues européens de l'E3 - France, Grande-Bretagne, Allemagne.
Selon une source diplomatique au fait de la question, l'Iran n'a pas encore rempli les conditions posées par les trois puissances européennes pour éviter le rétablissement des sanctions internationales, un processus prévu par l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien dont la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne sont parties prenantes.
Ces discussions de dernière minute vont se poursuivre, a déclaré toutefois le ministère iranien des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araqchi, avait appelé lundi les puissances européennes à choisir entre "la coopération ou la confrontation".
Emmanuel Macron a dit mardi à la tribune de l'Onu que le Proche-Orient "ne pourra être en paix que si le programme nucléaire iranien, qui a été partiellement détruit, est à nouveau pleinement contrôlé".
Les Etats-Unis ont mené en juin de puissants bombardements pour appuyer la campagne militaire d'Israël contre les principaux sites nucléaires de l'Iran, le président américain Donald Trump déclarant dans la foulée que le programme nucléaire de Téhéran a été "retardé de plusieurs décennies".
Le Parlement iranien a adopté alors une loi suspendant la coopération avec l'AIEA, empêchant les experts de l'Onu d'accéder aux sites nucléaires iraniens. Un accord a été trouvé plus tôt ce mois-ci pour que les inspections reprennent.
Téhéran s'est progressivement affranchi des conditions de l'accord de 2015 après que Donald Trump a retiré lors de son premier mandat les Etats-Unis de ce pacte et rétabli les sanctions américaines contre l'Iran.
(Rédigé par Jean Terzian)
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